Puerto Vallarta, Mexique

20 février 2010

Suite au reportage sur une intervention des pompiers de Puerto Vallarta par le pompier Éric Dion, reportage publié le 18 février dernier, Sylvain Fiset (cas.9, pel.2) nous a fait parvenir ce qui suit. Merci beaucoup Sylvain !

 

Texte et photos: Sylvain Fiset (coll. spéciale)

 

Salut les gars!

Quel hasard! Je suis présentement à Puerto Vallarta.

En voyant votre reportage d'hier, je me suis dit que ce serait intéressant d'en savoir plus sur les pompiers de Puerto Vallarta. Pourquoi sont-ils vêtus d'habits de combat canadiens??? Il y a une belle petite histoire qui se cache là-dessous.

Alors, je me suis rendu à la seule caserne qui existe à Puerto Vallarta, rencontrer le chef-adjoint Adrian Bobadilla Garcia. Je lui ai posé les questions pour SPIQ.

Voici les données:

Population: 400 000 habitants et dépendamment de la période de l'année, elle peut monter à 600 000 avec les touristes.

Personnel aujourd'hui: 92 personnes incluant un chef, un chef-adjoint, 3 lieutenants, 3 lieutenants-adjoints, 48 pompiers,  30 «guarda vida» ou sauveteurs et 6 employés administratifs.

3 équipes de 18 pompiers se partagent les gardes sur un horaire 24h de travail et 48 heures de repos.

Les 30 «salva vida» travaillent 8h par jours sur les plages de la Ville et veillent sur les touristes éméchés qui prennent injustement des risques. J'ai assisté à un sauvetage lundi dernier. L'un deux en a sauvé 4 à lui tout seul.

Pour devenir pompier, il ne faut aucune formation. Les candidats se présentent avec aucune connaissance. Ils sont formés «sur le tas» pendant leur carrière.

Types d'intervention: Incendie, Accident de la route, Sauvetage nautique, Sauvetage en structure, Effondrement de structure, Ambulance.

Véhicules: une pompe, une échelle aérienne, 2 camions citerne, une ambulance et des véhicules de transport pour transporter les sauveteurs sur les plages.

Leur équipement est constitué de dons ou d'achat de matériel usagé en Amérique du nord par la communauté. Le problème est que les gens pensent qu'il n'y a pas de feux et ne mettent pas l'argent nécessaire dans le service. Ici, il se dépense énormément d'argent dans les infrastructures touristiques, mais très peu dans la sécurité. Les Mexique est très peu sensibilisé. On voit fréquemment une famille entassée dans des camionnettes style pick-up: les enfants assis sur les genoux de leur mère, de leur frère ou de leur soeur, le cousin, l'oncle et les grands-parents assis dans la boîte arrière sur des chaises de patio, ou encore des ouvriers entassés comme des sardines, debouts, contenus par les extensions en bois qui permettent d'augmenter la capacité de la boîte du camion. On se croirait au Québec dans les années 70.

Lors de ma visite, j'ai fait la connaissance d'une canadienne de Vancouver, Madame Christena Callaghan. En juin 2007, elle est venue à Puerto Vallarta comme touriste avec ses deux enfants. Comme tout le monde, elle y venait pour se détendre et pour profiter du soleil presque omniprésent de Puerto Vallarta. Étant curieuse de nature, elle a décidé de s'aventurer au-delà des installations somptueuses prévues pour les touristes étrangers pour se rendre dans les modestes quartiers des natifs. Elle a terminé sa visite dans la seule caserne existante à Puerto Vallarta. La bâtisse était en construction depuis plusieurs années, déjà vieillie par le temps, inachevée par manque de ressources financières. On n'y comptait que 44 membres du personnel et un seul habit de combat incendie. Á cette époque, ils combattaient les incendies de l'extérieur en manche courte. Scandalisée, Mme Cllaghan a mis sur pied une fondation qui s'appelle Angels for Mexico (www.angelsformexico.com). Depuis, elle a obtenu des habits de combat usagés des services d'incendie de Vancouver et des environs. Voilà pourquoi les pompiers sont vêtus de vêtements de combat canadiens. Elle a réussi à trouver du financement pour continuer la construction de la caserne. Lors de notre rencontre,l elle était sur le point de rencontrer des gens influents de la région pour leur annoncer qu'elle avait obtenu un montant de 2 millions de dollars pour aider à la mise sur pied d'un service d'incendie régional par sa fondation, avec des dons provenant de compagnie et d'organismes canadiens. Dernièrement elle a aussi obtenu une livraison d'habits de combat neufs, drapeau canadien sur l'épaule, offert par des fournisseurs canadiens de matériel de combat incendie. Ici, madame Chrisena Callaghan est considérée comme une ange-gardien. Le directeur-adjoint m'a annoncé qu'il tenait à ce que les drapeaux restent sur les vêtements de combat pour monter leur reconnaissance envers le peuple canadien.

Des petits détails comme un drapeau canadien sur l'épaule d'un pompier mexcain cachent parfois une histoire de générosité et de compassion comme celle de Madame Christena Callaghan et les pompiers de Puerto Vallarta.

Soit dit en passant, le chef Adrian Bobadilla Garcia est à la recherche de tuyaux de 1po et demie et de casques de combat. Les intéressés peuvent prendre contact avec moi fiset380@hotmail.com.

Votre humble collaborateur, Sylvain Fiset

 


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